Le Tri Postal accueille jusqu’au 29 novembre 2009, une rétrospective unique de 50
années de travail de Peter Klasen, (près de 150 oeuvres,) au travers d’un parcours chronologique.
Ce grand artiste né en Allemagne en 1935 est l’un des pionniers du mouvement de la Figuration Narrative pour lequel La Fondation Demeures du Nord a consacré une grande exposition il y a
maintenant 2 ans, et avait présentée plusieurs œuvres majeures de cet artiste international!
Le site qui lui était dédié est encore en ligne sur www.figuration-narrative2007.com…
Apparue au début des années 1960 et caractérisée par un retour à la figuration, la tendance de la Figuration Narrative n’est pas représentée par un groupe organisé mais par un certain nombre
d’artistes, appartenant la plupart, à une même génération, et qui s’exprimèrent individuellement. Si la figuration narrative n’a jamais établi de théorie ni constitué de groupe, cette tendance
apparaît au début des années 1960. En opposition à l’abstraction et au Pop Art, les artistes affirment leur intérêt particulier pour la réalité quotidienne, sociale et politique de leur
époque.
Pour déconstruire la perception du temps, les artistes s’inspirent de formes d’expression : narrative comme la bande dessinée et le cinéma ; réaliste comme la photographie documentaire ; voire
commerciale comme la publicité.
Peter Klasen est l’un des représentants les plus marquants de ce mouvement. Il place la société contemporaine et ses images au cœur de ses travaux artistiques.
Il s’inspire du cinéma, de l’environnement urbain et social, de l’univers industriel…
Philippe Bouchet, Historien de l’Art a écrit dans le catalogue que nous avions édité pour notre exposition « La Figuration Narrative », un texte très pertinent sur Peter Klasen
:
« Dans la production de la Figuration narrative, l’œuvre de Peter Klasen est
sans aucun doute celle qui manifeste de la manière la plus radicale une vision aseptisée du quotidien et de sa cruelle banalité. Habitées d’une réelle tension, parfois même d’un sentiment
d’angoisse, ses toiles montrent, dès le début des années 60, un goût prononcé pour l’érotisme et les objets du monde hospitalier, leur association contribuant d’ailleurs à la froideur des
compositions peintes à l’aérographe sur un dessin très précis d’après la projection de diapositives. En pratiquant le cadrage resserré, voire le gros plan, en tirant partie des jeux de lumière
passablement accentués par l’usage du noir et blanc, Klasen manifeste dans ses toiles la fascination qu’il éprouve, comme nombre d’artistes de sa génération, pour le cinéma. Attestant d’ailleurs
de sa démarche créatrice, l’univers stérile qu’il élabore n’exclut pas, comme le souligne quelquefois le titre de ses œuvres, une narration rendue possible par le séquençage des images et des
objets représentés. Un peu plus tard, vers 1974, l’humain tend à disparaître de ses toiles, contribuant ainsi à rendre compte avec encore plus d’évidence de la solitude et de la violence du monde
moderne. »
Je vous conseille vivement cette exposition qui a la qualité de montrer une œuvre
structurées et dense en y présentant ainsi différentes périodes bien définies.
L’oeuvre de Peter Klasen cristallise des inquiétudes, rassemble des symptômes tout en provoquant la réflexion et libérant l’imaginaire. À la fois collages et photos réinterprétées à
l’aérographie, ses créations s’inspirent de la réalité urbaine, de ses signes, de ses codes.
Le Tri Postal
Avenue Willy Brandt, Lille (Métro Gare Lille Flandres)
Exposition visible jusqu’au 29 novembre 2009
Mercredi au samedi : 14h – 19h / Dimanche : 10h – 19h
Tarifs : Tarif plein 5 euros / Tarif réduit 3 euros
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