J’ai plusieurs fois évoqué le danger que représentent certains constructeurs face à la crise, en choisissant de « brader
les prix » pour obtenir à tout prix une commande de maison individuelle…
Dans mon billet du 7 juillet 2010, je déclarais
déjà :
« Beaucoup d’entreprises ont à tort fait preuve de trop de flexibilité sur leurs prix afin de tenter de maintenir leur
part de marché. Ils n’ont pas pensé qu’un jour, après avoir vendu ces maisons « au rabais », il fallait les construire ! 2 possibilités s’imposaient à elles : diminuer le coût des entreprises en
se dirigeant vers des entrepreneurs bas de gamme pour sauver des marges déficitaires, où respecter les engagements de qualité en confiant ces maisons à des entreprises de qualité, mais pour en
finalité détruire leurs marges bénéficiaires et altérer très vite leur capacité d’autofinancement… »
Dans un autre billet en date du 26 novembre 2008,
époque du début de crise, je rappelais ce danger malheureusement inévitable :
« Cette crise aura au moins permis de freiner les hausses de prix du foncier, et d’éliminer certains constructeurs qui,
à force de vouloir « brader les prix » pour obtenir des commandes, auront mis en danger leurs clients tant sur un plan qualitatif que sur l’assurance que leur construction puisse arriver à terme.
Les mois de mars et avril, (mois de la sortie des bilans), seront fatidiques pour ces constructeurs puisqu’au fait d’avoir généré des marges trop faibles s’ajoutera une chute importante du
chiffre d’affaires ! Malheureusement, leurs clients dont la maison sera en cours de construction se trouveront dans une situation dramatique que l’on peut aisément imaginer ! »
Aujourd’hui, et malgré une activité sensiblement meilleure, nous continuons à assister pour certains à la destruction
de leurs fonds propres au travers de remises de prix « suicidaires » auprès de leurs clients qui pensent à tort « flairer la bonne affaire … » Car il faut le rappeler, une fois vendue, le plus
difficile est de construire la maison ! Et sans en avoir les moyens, comment imaginer une bonne finalité, autant pour l’entreprise que pour le client ?
Dans ce même billet du 7 juillet 2010, j’insistais sur ce
fait :
« Tout constructeur qui fait une proposition inférieure de plus de 5% par rapport à la moyenne d’autres constructeurs,
présente obligatoirement un déficit à venir et certainement une position financière délicate qui l’amène à baisser ses prix d’un tel montant !Lorsqu’on sait qu’un bon bénéfice avant impôt dans ce
secteur d’activité oscille entre 2 et 5%, comment pouvoir avoir la capacité de le diminuer d’emblée de plus de 5% ?? Bien acquérir un bien, c’est savoir aussi l’acheter dans un rapport
qualité/prix qui ne présente aucun risque à court terme ! »
Ce mois-ci, un constructeur assez connu dans le nord, (l’Atelier D’ORAZIO à Villeneuve d’Ascq), vient de disparaître
(liquidation du 18 mars 2013).
Très clairement, cela me peine pour les salariés, pour les clients qui subissent ainsi le choc d’une gestion commerciale si
risquée quelle en devenait une sorte « de fuite en avant » !
D’autres suivront malheureusement, constructeurs connus ou moins connus. Pour les mêmes raisons…
Je ne sais pas si le marché s’assainit de cette manière, mais je sais que l’on n’a pas le droit de mettre en danger des
clients pour lesquels l’achat d’une maison individuelle reste le plus important d’une vie !
Demeures du Nord n’est pas la seule entreprise sérieuse dans la région ! D’autres existent ! Elles dureront par le souci
d’une gestion bien équilibrée, et des propositions de prix qui se veulent justes au contraire d’être « suicidaires » !
Je suis de nature optimiste !
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