C’est mardi que Roger s’est endormi pour toujours. Il avait 84 ans, tellement que l’on oubliait qu’un jour il nous quitterait… La nouvelle a ému ceux
qui nombreux, l’ont admiré comme peintre et aussi tant apprécié voir aimé de part sa gentillesse, son esprit vif et malicieux et surtout, surtout, son bonheur de vivre ! Il aimait amuser ses
pairs, et en possédait la simplicité.
Je me souviens quand je pouvais le voir ou l’apercevoir dans un restaurant ou un bistrot du Vieux
Lille.
Au fond, plus que le goût du vin, il en préférait encore plus de le partager entre amis !
Pour tout cela il était un être hors-norme !
Sa peinture ? Que dire ? Je conserve la certitude que s’il avait accepté certaines sollicitations de « sirènes
parisiennes » il serait aujourd’hui considéré comme l’un des plus importants de nos contemporains français. Mais ne l’est-il pas au fond ?
Marie Tranchant vient d’écrire dans Nord Eclair : « Sa caractéristique à lui, c’était le trait. Trait de
pinceau, trait d’humour, trait d’esprit. Il y a deux ans, Roger Frézin nous confiait qu’il continuait à peindre, tard dans la nuit, « pour être tranquille ». »
Je regarde aujourd’hui ses peintures souvent admirables. Je ne sais pas. Non ! Au fond il est de la race des
grands artistes que je qualifie d’inclassable tellement il s’était accordé de cette permanente liberté !
Ne l’oublions jamais, il mérite tellement d’être admiré, et certainement d’espérer s’en inspirer un peu
dans chacuns de nos jours ne serait-ce que pour ses qualités de partage, de modestie, de joie de vivre, de sensibilité,
de dérision et d’autodérision !
Je regrette de ne pas l’avoir un peu plus connu. J’ai passé chez mon ami Jacky un soir tellement
délicieux il y a quelques années, soir où j’étais affalé dans un canapé tout contre Roger à encore et encore refaire le monde ! Et rire ! Rire de tout cœur ! Tard dans la nuit…
Toutes mes pensées à Mania. Très sincèrement !
PS:
Toi
Toi, si t’étais l’bon Dieu
Tu f’rais valser les vieux
Aux étoiles!
Toi
Toi, si t’étais l’bon Dieu
Tu allumerais des bals
Pour les gueux!
Toi
Toi, si t’étais l’bon Dieu
Tu n’s’rais pas économe
De ciel bleu!
Mais
Tu n’es pas l’bon Dieu
Toi, tu es beaucoup mieux:
Tu es un homme!
Tu es un homme!
Tu es un homme!
Jacques Brel