Enfin une grande rétrospective de ce grand artiste d’origine Russe que je vous invite à voir, tant les chefs d’œuvres présentées sont rares !
Y sont réunies les œuvres de Vassili Kandinsky (1866-1944) appartenant aux trois grandes collections mondiales, celle de la Städtische Galerie in Lenbachhaus de Munich, celle du Solomon R.
Guggenheim Museum de New York et enfin celle de Beaubourg, qui les accueille aujourd’hui.
D’autres institutions et fonds privés ont également prêté leurs trésors pour compléter cette rétrospective historique.

Car s’il est un artiste qui a véritablement décidé du destin de l’art contemporain, il s’agit bien de Vassili
Kandinsky !

Conscient de ce 20ème siècle qui allait devenir celui des inventions, des nouvelles technologies, de la
photographie, et pourrait devenir effroyablement celui de l’oubli et de l’abandon de la peinture, il se mit à la recherche d’une « nouvelle poétique » de son art.
Kandinsky imaginait bien l’immense difficulté de ce dessein. Il se sentait inventeur, nourri d’une mission importante pour la survie, voire « la renaissance » de la peinture.
Aucune forme de révolution ne l’habite pourtant. Il s’agissait plus pour lui, après avoir posé le regard sur le monde présent et à venir, de définir ce nouveau langage plus spirituel
qu’académique, plus ornemental que narratif.

C’est dans les années 1910, après être passé d’une période Impressionniste après sa rencontre avec l’œuvre de
Monnet, à une période Fauve teintée de folklore slave, que l’abstraction deviendra progressivement , après avoir peu à peu fait disparaître l’anecdotique de la toile, son véritable et définitif
langage.

En
1910, Kandinsky peint sa « première aquarelle abstraite ! » Le premier exemple connu d’une œuvre qui ait abandonné toute figuration, toute représentation.
Sa peinture, toujours influencée par son apprentissage de la couleur pure, bien que construite de manière architecturale et constructive, deviendra alors habitée d’une force intérieure inspirée
par la musique, les passions intérieures et les sentiments exaltés !
C’est ainsi que ce grand prophète de l’abstraction a progressivement transformé son art en une « abstraction lyrique », ne communiquant plus à présent que par un langage intérieur spirituel.
En transcendant l’art abstrait par le rayonnement de sa peinture, il a enseigné à « ses élèves » que cette forme de liberté n’était finalement dictée que par une « nécessité intérieure. » Ainsi
de chaque œuvre, de chaque expression picturale née de cette force intérieure, apparaîtrait « une vérité des formes » qui ne pourrait alors plus être imitée puisque propre à chacun.

Reconnu par tous comme « le
libérateur de la peinture », son influence, d’autant que son œuvre reste tellement actuelle, a touché d’innombrables artistes.
Les plus loyaux et les plus significatifs ne procèderont pas à une imitation de sa  peinture, mais perpétueront son art en ne peignant plus l’univers matériel, mais en offrant une
interprétation picturale du monde qui habite leur esprit.

En 1974, Gérard Schneider, grand représentant de l’abstraction lyrique d’après-guerre, parla de l’œuvre de
Kandinsky dans ces termes :

« …Pour comprendre la portée de l’abstrait par rapport à l’esprit traditionnel de l’art et pour la clairvoyance de
son devenir, il faut savoir que « la création pure » de Kandinsky eut une influence déterminante ; la forme traduisant chez lui le sentiment d’un univers cosmique et agissant en libérant
l’essence de ses états émotionnels (…)
L’abstrait, pour être complet, doit signifier, parce que ses formes, ses couleurs, sont expressives… »

CENTRE POMPIDOU
Exposition du 8 avril au 10 aout 2009

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