Allez ! Quelque mots encore au sujet de cette exposition que j’ai découvert dans son
ensemble lors du vernissage qui a eu lieu hier soir…
Je savais pour avoir eu connaissance de quelques-unes de ces œuvres, que ce serait une expo de grande qualité…
Mais à ce point : non ! J’avoue avoir été complètement stupéfait par la beauté de l’ensemble de ces peintures ! Pourtant, depuis des années je fréquente beaucoup toutes sortes d’expositions d’art
moderne… Celle-ci restera pour moi l’une des plus belles qu’il m’ait été donné de voir !

Tout d’abord, le choix de chaque tableau réalisé par Régis Dorval, fait qu’il n’y a que du « très bon »… Ensuite, la cohabitation entre ces 2 artistes abstraits fonctionne à merveille malgré une
identité propre à chacun…

Claude Georges – Elément jaune 1956 – 130 x
97cm

Redécouvrir un artiste comme Claude Georges, c’est un bonheur tant la subtilité de la forme et des couleurs est évidente : cet artiste fut un grand artiste parmi les grands. Les formes qu’il
mettait en scène, (nous sommes alors dans les années 50), comme suspendue dans l’espace, sont toutes teintées de délicatesse, de contrastes délicats, malgré une gestuelle que l’on sent franche mais
toujours maitrisée !

Claude Viseux – Inquisition 1956 – 130x97cm

Même bonheur que de regarder les œuvres informelles de Claude Viseux : le geste se veut plus violent et les contrastes de couleurs plus osés…  Au même titre que de grands artistes comme
Jackson Pollock, Hartung, Mathieu ou Tobey, la peinture de Viseux  est une peinture très gestuelle. Elle envahit presque tout l’espace pictural. La couleur s’y anime de manière impalpable,
parfois dans des traits épais, parfois dans de subtils aplats frôlant la transparence…Tout cela ne bascule pas dans l’incohérence ou la vulgarité mais dans la très simple évidence qu’une œuvre
basée sur le geste même parfois violent, peut par ce chemin atteindre une grande subtilité, une sorte de spiritualité.

Les œuvres de Claude Georges et de Claude Viseux pour ceux et celles qui les auront approchées, seront alors reconnaissables à vie ! (Ce principe d’identité propre aux très grands artistes…)

L’Histoire de l’Art qui a déjà classé ces 2 artistes parmi les figures marquantes de l’abstraction d’après-guerre, saura, j’en suis à présent intimement convaincu, se rappeler qu’ils furent malgré
une célébrité moins marquée que pour d’autres, 2 des plus géniaux peintres abstraits du 20ème siècle !

Voilà : c’est dit ! Il me tenait à cœur d’à nouveau vous engager vivement à vous rendre à cette exposition. Que ce soit pour admirer ou acquérir une œuvre.  Celles ci mériteront au fil du
temps bien plus que le prix qui est aujourd’hui proposé !  C’est pour moi une certitude !

J’oubliais ! Amenez vos enfants : expliquez-leur bien que ces œuvres tellement modernes ont toutes été créées il y a un peu plus de 50 ans !

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Le Nord est une terre riche de collectionneurs : on le sait bien ! Et c’est tant
mieux, surtout lorsque ces œuvres quittent (parfois momentanément) leur cadre privé pour s’exposer au public !
C’est le cas pour de magnifiques œuvres peintes de Claude Georges et de Claude Viseux, datant des années 50, à cette époque où l’Ecole de Paris triomphe sur la scène
internationale…

Régis et Caroline Dorval nous gâtent à nouveau en cette rentrée de septembre en nous
présentant une sélection « en duo » de magnifiques peintures de ces grands artistes bien connus d’un public averti, mais à mon goût, trop peu présentés au grand public ! Ils méritent cette
reconnaissance de part la qualité de l’ensemble de leurs œuvres respectives et de l’intérêt que leur ont porté les grands musées internationaux, les célèbres galeries d’art moderne et bien sûr de
nombreux collectionneurs à travers le monde entier !

Il s’agit de deux artistes aujourd’hui disparus, qui font régulièrement l’objet
d’expositions dans les musées et qui ont été découverts par René Drouin, le célèbre galeriste d’après-guerre qui fit entre autres l’exposition des otages de Fautrier en 1944 et la première
exposition de Dubuffet en 1946.
(Il avait à l’époque comme secrétaire Léo Castelli qui d’ailleurs à New York exposa Claude Viseux tandis qu’en même temps Bayeler exposait Claude Georges à Bale.)

Les 26 tableaux de cette expo proviennent de la collection privée d’un
collectionneur averti du Nord tous acquis entre 1953 et 1958 à la galerie de la place Vendôme puis de la rue Visconti de René Drouin.

Claude Viseux – Composition- 1956 – 114 x 146cm

L’œuvre peinte de Claude Viseux, dont les formes relèvent de l’abstraction, se révèle par le don de la gestualité et le travail de la matière qui l’apparente à l’art informel.
Celle de Claude Georges, abstraite aussi, tend vers une certaine dimension spatiale.

Claude Georges – Composition – 1957 – 130 X 162cm

Quelques unes de ces œuvres ont été prêtées dans des musées comme le musée Ingres de Montauban ou le Musée de l’Abbaye de Beaulieu mais la plupart sont inédites.

La galerie Dorval propose une relecture de ces oeuvres d’ artistes un peu méconnus pour certains comme il y a 10 ans c’était aussi le cas pour des artistes comme Marfaing ou Hantai que l’on a
redécouvert depuis avec bonheur !

Une exposition au cœur de Lille à découvrir absolument !

Galerie Dorval
27 bd de la Liberté
Lille
24 septembre au 24 octobre 2009

Un sondage organisé par Le Figaro en juillet a voulu révéler quels étaient les
artistes du 20 ème siècle préférés des français. La rigueur de ce sondage n’a pas été seulement le fait que des milliers de lecteurs y ont répondu, mais qu’ils ont pu le faire par catégorie,
selon les périodes et leurs prestations… En voici les Top 5 :

ART CONTEMPORAIN :

1/ Pierre Soulages
2/ Lucien Freud
3/ Yan Pei-Ming
4/ Sophie Calle
5/ Anselm Kiefer

Pierre Soulages

C’est donc cet immense artiste français encore vivant, (il fête ses 90 ans cette année), qui fut une grande figure de l’Ecole de Paris auprès de Hartung, Schneider, avec lesquels ils formèrent le
trio le plus convainquant de l’abstraction lyrique d’après-guerre, qui est plébiscité par le public…  lui dont la peinture a évolué vers ces grands aplats de couleur « noir-lumière »,
comme une sorte d’apogée de son œuvre…

Soulages 1950

SCULPTURES ET INSTALLATIONS :

1/ Alberto Giacometti
2/ Constantin Brancusi
3/ Alexandre Calder
4/ Cesar
5/ Henri Moore

Giacometti 1960

Giacometti arrive loin en tête par la singularité de son œuvre… Une œuvre exceptionnelle c’est vrai, mais qui pour moi, (avis très personnel), n’arrive pas à la sensualité d’œuvres d’Henri
Moore ou de Brancusi… Et pourquoi pas Calder qui a révolutionné la sculpture en lui offrant la 4ème dimension ?
Difficile à voter tant ces 5 artistes ont apporté pour chacun des œuvres si différentes…

Henri Moore

ART MODERNE :

1/ Paul Cézanne
2/ Pablo Picasso
3/ Salvador Dali
4/ Henri Matisse
5/ Vassily Kandinski

Les français ont élu bien évidemment 5 « monstres sacrés » de l’art moderne ! Pratiquement inclassables tant chacune de leurs œuvres a contribué à faire entrer définitivement l’art moderne dans
l’Histoire de l’Art…
Pour Paul Cézanne ils ont évidemment jugé sa période où de quelques géniaux traits abstraits,  il célébrait « sa Montagne Ste Victoire ».

ART D’APRES GUERRE :

1/ Francis Bacon
2/ Edward Hopper
3/ Andy Warhol
4/ Mark Rothko
5/ Jackson Pollock

Francis Bacon

Francis Bacon, peintre de la tourmente, de la Corrida humaine, arrive en tête… Etonnant que le « grand public » ait choisi cet immense artiste  face à des peintres plus faciles « à lire »
comme Warhol, Hopper ou des abstraits comme Pollock et Rothko… Tant mieux : Bacon a le génie de la couleur, de l’expression… Les sondés y ont vu sa préférence à « peindre le cri plutôt que
l’horreur… »

Voilà donc le résultat de ce sondage : Au fond, il démontre que beaucoup de français
ont une bonne vision de l’histoire de l’Art Moderne et Contemporain… Bien sûr, certains penseront que certains artistes manquent dans ces « Top5 »… Bien sûr on n’a ni parlé de Dubuffet ou
Mondrian qui pour moi sont des étoiles trop oubliées dans ce sondage.

Jean Dubuffet

Mais bon… L’ Histoire est tellement riche de grands artistes : et c’est tellement heureux !

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Malgré un budget largement à la hauteur des ambitions de Lille 3000, l’édition ” Europe XXL ” semble avoir déçu !

En effet, un sondage en cours sur le web organisé par La Voix du Nord, nous apprend déjà que sur plus d’un millier de personnes interrogées 5,1% seulement considèrent que 2009 aura été un
excellent millésime, 5.1% disent que c’était bien mais en dessous de ce qu’ils imaginaient, 37% déclarent qu’ils sont passés complètement à côté, et… 52.7% demandent : « C’est quoi Lille 3000 ? »
Ces chiffres ne devraient que très peu évoluer…

Et pourtant on annonce aux alentours de 950 000 visiteurs. Si l’on excepte les 210 000 de la parade d’ouverture, celà représente 740 000 visiteurs dont 457 000 se sont rendus aux expositions…
Mieux que pour Bombaysers! Est-ce pour autant un succès? Ce sondage démontre que le chemin est encore long… Il n’analyse pas la fréquentation, mais plus la satisfaction.

Je ne veux pas polémiquer sur ces résultats ou politiser mon propos… En tant que responsable de La Fondation Demeures du Nord, je prétends que la Culture doit être présentée plus simplement et
qu’une trop grande multiplication d’expositions et de manifestations durant un Festival Culturel peut nuire à la visibilité, à la qualité ou provoquer de la confusion dans l’esprit du
public…

 Les Anges et Démons du
collectif russe AES+F

Une seule grande exposition est parfois plus efficace pour émouvoir le public  – n’est-ce pas là le but recherché – qu’un
programme très fourni et très éclectique qui occulte par sa densité certaines manifestations qui auraient mérité plus d’attention. (Je pense par exemple aux œuvres de Jean Arp, Victor Brauner,
Duchamp, Max Ernst, Hantaï, Klee, Kupka, Masson, Miró, Man Ray,  Sima, Sophie Taeuber-Arp, qui ont été exposées à l’exposition HYPNOS à l’Hospice Comtesse…) L’expo Kandinsky à Paris a déjà
attiré à elle seule plus de 400 000 visiteurs!

Mais peut-être y a t’il confusion dans l’esprit du public entre Art et Culture… Un programme comme celui-ci invitait plus à une découverte de l’Europe des 20 années qui ont suivi la chute “du
mur”… Ni plus, ni moins… Tout celà au travers d’expositions, installations, spectacles de danse, de théatre et de musique…

Le thème général (qui n’a pas été toujours bien compris) était délicat, voir périlleux ! Ce voyage proposé depuis Berlin jusqu’au Kazakhstan, bien qu’intéressant, pouvait-il vraiment interpeler
tous les publics ? Le profane en quête d’apprendre ou de mieux connaître l’Art pouvait-il véritablement ne pas être dérouté par cette approche artistique internationale particulièrement variée
dans les sujets, naviguant entre Art, culture sociale et politique..?

Il y a une demande d’un large public de pouvoir mieux connaître et comprendre l’Art de notre temps… Des dizaines de sondages l’ont prouvé : c’est cela qui m’intéresse ! La fréquentation
démontre aussi cette volonté du public d’aller à la rencontre de l’Art…et de la Culture.

J’ai toujours souhaité au sein de La Fondation Demeures du Nord que l’Art soit présenté de manière simple, ludique et surtout compréhensive! Lille 2004 en avait été un excellent exemple…
Nos expositions Vasarely, Paul Jenkins, La Figuration Narrative, l’ont été aussi…

A qui doit s’adresser un tel Festival ? Au grand public ? A un public averti ? Aux jeunes ? Aux journalistes et critiques d’Art ? Aux étrangers?
Pour ma part, j’ai la conviction que comme le disait Vasarely « si l’Art ne déborde pas du cadre des connaisseurs, il mourra d’asphyxie ! » Et ce ne sont pas les fêtes d’ouverture ou de finale
qui pourront occulter ces résultats : ce ne sont pas les inaugurations qui importent, mais bien le contenu et l’estime du public face aux œuvres !

En tout cas, si seulement  5% déclarent que
« ce cortège » de 4 mois aura été un grand millésime, c’est qu’il y a soit un défaut de communication et d’explications, soit une erreur de casting ! Et je sais combien la communication est un
axe délicat en matière de manifestation culturelle et se doit d’être perçue de manière claire afin de donner envie au public de se plonger dans ces différentes manifestations … Ne pas s’y
rendre comme par simple curiosité.

Je connais bien certains responsables de la Culture Lilloise et je sais leur volonté et leur dévouement pour que Lille continue son combat pour devenir l’une des grandes places européennes de la
Culture : c’est un dessein difficile, ambitieux, et je ne veux pas les blâmer ou dissimuler toute l’énergie dont ils ont encore fait preuve…
Au fond, il leur appartient simplement d’écouter les réactions du grand public et d’en tirer les conséquences pour le futur…

Ne parlons donc pas d’échec (il ne concerne que ceux qui ne font rien):  mais plus de la déception de constater qu’autour de moi on en ait peu parlé et d’avoir si peu senti
l’enthousiasme, l’émotion…  Cette émotion qui est propre à l’Art !

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