Dans la profession, personne ne conteste que le principal défaut des maisons neuves en ossature bois, c’est le manque d’inertie, ce qui peut créer des variations
importantes de température.
Prenons un exemple simple examiné en plein hiver un jour de beau soleil : compte tenu de ce manque
d’inertie, la maison en ossature bois (que j’appellerai MOB) devra rapidement fermer rideaux et persiennes sur les ouvertures situées au S/SW pour éviter une surchauffe de jour, au contraire
d’une maison en traditionnel (que j’appellerai DDN) qui grâce à sa qualité d’inertie n’aura pas à fermer rideaux et persiennes et pourra remplir sa fonction d’accumuler les calories gagnées le
jour pour les restituer le soir. Et « autant en moins » à chauffer/consommer le soir et la nuit qui suivent …
D’autres défauts liés à ce mode de construction n’ont pas encore été résolus:
La présence de termites dans certaines régions impose un certain nombre de précautions aujourd’hui
indispensables. Mais malheureusement, ces traitements chimiques par injection de produits en autoclave sous pression, sont toxiques malgré toutes les techniques existantes pour réduire cette
toxicité.
D’autre part, la technique de montage ne permet pas une grande souplesse d’architecture intérieure. Une simple
prise de courant même ne pourra être installée d’une manière aussi libre que dans une maison traditionnelle. Les contraintes d’emplacements des poutres/poteaux imposent une moins grande
liberté…
Je ne m’étends pas non plus sur le côté délicat de la pose d’un enduit sur ce type de support sensible aux
conditions de température et d’humidité, que l’on peut aisément imaginer dans l’hypothèse d’une MOB de style « cubique »…
Je souhaite être clair dans ma réflexion, en déclarant d’ores et déjà que j’ai moi-même étudié à une époque la
possibilité de créer une structure parallèle à nos constructions Demeures du Nord traditionnelles, certainement intéressé par le côté « écolo » du principe… (Réflexion toute aussi
économique d’ailleurs…)
J’en ai rapidement abandonné l’idée renforcée par les analyses techniques de notre bureau d’étude, et les avis
d’experts de ma connaissance. Heureusement!
Ma conclusion fut simple : même réalisée sérieusement, une MOB implique forcément des enjeux différents en
termes d’économies d’énergie. Cette maison à ossature bois, même si elle s’avère incontestablement écologique de part la matière et la manière dont on la construit, n’est donc pas aussi
écologique qu’on ne le prétend dans son fonctionnement, et propose trop de contraintes !
Aujourd’hui, je ne regrette donc pas d’avoir continué à défendre les avantages de la maison traditionnelle au
regard de ce que j’observe sur certaines réalisations construites en ossature bois ! Nous devons simplement en renforcer notre savoir-faire, en améliorer toujours ses performances
passives!
La nouvelle réglementation RT 2012 imposant dorénavant des résultats d’une même performance pour tous, va sans
doute sonner le glas d’une grande partie de ces constructeurs qui n’attireront encore certains rares clients uniquement pour le côté « naturel et écolo » du bois !
Un choix qui, dans le cas d’une réalisation sérieuse de réalisation, restera donc d’un coût bien supérieur
à une maison traditionnelle de très haute performance énergétique !
Ce matin, en roulant au long d’Euralille, je pensais au présent blog que je m’étais promis d’écrire. En
regardant tous ces immeubles impressionnants autour de moi, je me disais qu’il y a bien une bonne raison
pour que toutes ces constructions et la majorité des maisons individuelles de notre région ne sont pas construites en ossature bois, et que les chalets en bois ne sont construits qu’à la montagne
! Non ?
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