KIJNO OFFRE 16 OEUVRES A LA VILLE DE NOEUX-LES-MINES…


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Beaucoup connaissent mon admiration pour l’œuvre de Kijno dont chaque tableau me propose toujours autant
d’émotion que d’interrogations…Artiste inclassable…

Je ne veux pas en exclure bien sûr, toute ma tendresse pour cet artiste qui à chaque fois que nous avons pu
converser, a su au travers de quelques paroles m’insuffler un peu de sa formidable énergie et me conforter dans mes convictions sur l’Art dont il est et restera l’une des plus grandes figures
contemporaines !

Je souhaitais vous parler dans ce billet de la donation de 16 œuvres magnifiques qu’il a faite au mois de
novembre à  la Ville de Noeux les Mines dans le pas de calais.

 

« Pour la petite histoire » qui prouve que Ladislas Kijno est un fidèle : c’est tout gosse qu’il arriva, en
1925, de Pologne dans cette petite ville au cœur des mines dans les bras de son père, Joseph Kijno, premier prix de violon au conservatoire de Varsovie. Patriote polonais, Joseph Kijno avait été
déporté en Sibérie après la révolution de 1905 et s’était évadé. Il décida d’émigrer en France avec sa famille. Dans la journée, il travaillait à la mine comme employé, puis le soir, à peine
arrivé dans la maison, il mettait un costume sombre et se mettait à jouer. Il donnait des cours de musique aux gosses de la rue et  on l’appelait « monsieur Joseph » …

Cette enfance « au cœur du charbon », Ladislas Kijno ne l’a jamais oubliée, (jamais reniée non plus). Ses
engagements pour «  la classes ouvrière » en sont sans doute la conséquence, sa soif d’apprendre (il étudiera la philosophie) et de créer en sont bien sûr la volonté de dépasser cette
léthargie qui risque de vous envelopper définitivement dans une vie où peu à cette époque ont su dépasser les frontières de ces corons…

Pour parler donc de cette superbe donation, j’ai finalement opté pour la reproduction intégrale du très bel
article qu’à écrit Bruno Vouters dans La voix du Nord de ce dimanche qui porte un bel hommage à la générosité de Kijno.

Et là, je veux parler non seulement de sa générosité d’avoir offert à cette petite ville de Noeux les Mines
ces16 oeuvres, mais aussi de sa générosité intellectuelle qui est sans doute la principale qualité de cet immense artiste !

 
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Voici donc cet article :

  


Ladislas Kijno a bonne mémoire… et Noeux-les-Mines où il a grandi a bien de la chance !

  

Seize oeuvres magnifiques qui jalonnent un parcours aventureux : c’est le cadeau de Ladislas Kijno à la commune
où il a grandi, Noeux-les-Mines… Soulignera-t-on jamais assez le destin hors du commun de celui qui a bousculé les frontières de la peinture en inventant le papier froissé ou en utilisant la
projection glycérophtalique ? …

 Un père
violoniste déporté de Sibérie au début du siècle et débarqué dans le bassin minier en 1925 après un passage à Liège. Une enfance marquée par l’univers de la fosse et la musique. Une jeunesse sous
le signe de l’apprentissage de la philosophie et de la résistance qui débouche sur une tuberculose soignée au plateau d’Assy, près du Mont-Blanc… Un grand feu pour brûler les premiers écrits et
la décision de pratiquer un art « qui n’est pas une esthétique, mais une façon de prier »… 

 
Spéléologie mentale

 


À Assy, Kijno peint une cène pour la crypte de l’église où figurent des oeuvres signées Matisse, Léger, Braque ou Rouault. À Antibes puis Paris,
Ladislas Kijno a croisé les plus grands : Pablo Picasso, Germaine Richier, Édouard Pignon… Mais il a surtout creusé un sillon très personnel fait de galets, d’écritures blanches, de flèches, de
formes ovoïdes, de cavaliers et de bouddhas, d’icônes planétaires et de compositions poétiques. Sa formule favorite ? « Spéléologie mentale. »

 Sa phrase emblématique ? « Malraux avait tort : la culture n’est pas un supplément d’âme, c’est l’âme tout
court ! » Et Kijno, qui n’en manque pas, vient donc d’offrir à Noeux-les-Mines un hommage à Charlie Parker aussi bien que des oeuvres issues d’un voyage en Chine, d’une méditation sur le Japon ou
d’expérimentations décisives dans la forme, la couleur, le rythme ou l’espace.

Cet ensemble (après un premier don de 2007 : hommage à Mozart et triptyque sur Saint-Exupéry) restera-t-il
définitivement dans la salle de délibérations de la communauté de communes ? Même si la présentation est fort soignée, on rêve d’un lieu qui, à deux pas du Louvre-Lens, pourrait devenir
emblématique.

 Après l’échec de la donation Pignon (natif de Bully-les-Mines, ayant grandi à Marles-les-Mines) comment ne
pas espérer que la reconversion d’un site fasse place à la création régionale ? Dans ce secteur on ressent aussi les ondes de Lesage ou Crépin, figures de proue de l’art brut ! •

BRUNO VOUTERS

 

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               Lucien Wasselin qui a expliqué
l’oeuvre de kijno lors de l’inauguration.         
       

 

 Les oeuvres sont visibles à l’hôtel communautaire, rue Léon-Blum, du lundi au vendredi de 15 h à 17 h 30, le premier dimanche de chaque mois de 15 h à 17 h 30. Des visites
guidées sont proposées avec projection d’un film très réussi (tarif : 3 euros).

Rens. : 03 21 54 78 00

 

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