J’ai toujours pensé qu’après plusieurs années d’euphorie dans le domaine du bâtiment, il faudrait se
préparer un jour à une baisse de la production. Ces cycles ont toujours existé, et existeront toujours.
Je n’imaginais tout de même pas qu’une crise mondiale d’une telle ampleur pourrait ainsi, et aussi
brutalement, mettre un frein au développement. Pire encore, les derniers chiffres annoncés font état d’une inquiétante situation :
Les mises en chantier de logements en France ont reculé de 20,6% entre août et octobre, comparé à la
même période un an plus tôt, et les ventes de logements neufs ont chuté de 44% au cours du troisième trimestre. Le nombre de permis de construire (110.204 unités) a également baissé de 24,4%
entre août et octobre.
Demeures du Nord, heureusement, réagit bien par rapport à cette crise, puisque la chute des ventes de
maisons au 3ème trimestre reste inférieure à 25%, et que les perspectives 2009 nous amènent à des prévisions de croissance proches de l’équilibre. Sans aucun doute, notre positionnement dans une
niche haut de gamme nous permet de mieux résister à cette crise face à des constructeurs dont la cible est la primo-accession.
Je me veux toutefois rester très prudent, car aujourd’hui, personne ne peut prétendre connaître la date
de la reprise… Les plus grands experts économiques avancent des chiffres qui vont rarement en deçà du second trimestre 2009, voire du début 2010. Les plans de relance se succèdent en Europe et
aux Etats-Unis et déboucheront certainement sur une détente des marchés et une reprise de la consommation. Mais quand ?
D’abord quand le moral des français remontera: les médias ont trop insisté sur les différents
aspects de cette crise, arrivant même à créer un climat de panique en amplifiant les informations… Les familles se seraient elles tout à coup appauvries au point de cesser tout
investissement, de ne plus pouvoir consommer? Certainement pas!
La politique de crédit des banques sera tout aussi déterminante pour sortir de cette crise. Lorsque les organismes financiers accepteront de
« faire à nouveau leur métier » je suis certain que nous verrons enfin le bout du tunnel.
Au seing de Demeures du Nord, nous avons anticipé ce nouveau paramètre qui veut que nous devons nous
attendre à une période de crise de plusieurs trimestres. Notre bilan 2008 présentera un bénéfice proche des précédents et nous permettra de conforter encore plus nos fonds propres en vue
d’exercices éventuellement difficiles. Les économies de gestion que nous sommes en train de mettre en place pour les exercices 2009 et 2010 vont conforter ces futurs
résultats.
Grâce à une trésorerie disponible très confortable, Demeures du Nord possède ainsi les
moyens de résister à une possible chute des commandes sur une période assez longue.
Ce ne sera pas le cas de tous les constructeurs déjà fragilisés puisqu’on annonce près de
400 dépôts de bilans futurs sur les 3000 constructeurs français !
Je pense donc que Demeures du Nord sortira paradoxalement renforcé de cette crise en
augmentant automatiquement ses parts de marché « dans un gâteau » qui se voudra réduit.
Car cette crise aura au moins permis de freiner les hausses de prix du foncier, et
d’éliminer certains constructeurs qui, à force de vouloir « brader les prix » pour obtenir des commandes, auront mis en danger leurs clients tant sur un plan qualitatif que sur
l’assurance que leur construction puisse arriver à terme. Les mois de mars et avril, (mois de la sortie des bilans), seront fatidiques pour ces constructeurs puisqu’au fait d’avoir généré des
marges trop faibles s’ajoutera une chute importante du chiffre d’affaires ! Malheureusement, leurs clients dont la maison sera en cours de construction se trouveront dans une situation
dramatique que l’on peut aisément imaginer !
Pour ma part, je ne souhaite pas changer la politique de Demeures du Nord face à cette
crise. Bien au contraire, nous allons continuer à renforcer notre image de créativité et de qualité d’exécution tout en s’attachant, grâce à nos économistes en construction, à présenter des
projets d’un excellant rapport qualité/prix.
Notre communication reste inchangée pour 2009, toutefois, j’ai décidé de mettre en
« stand bye » les actions de la Fondation Demeures du Nord pour l’année à venir.
En résumé, je reste confiant, bien qu’attristé des conséquences qu’aura cette crise sur le
chômage et le pouvoir d’achat. Car il reste un point essentiel qui me conforte dans mon optimisme : l’achat ou la construction d’une maison reste un projet concret pour plus de 35% des
Français, selon le dernier Baromètre de l’Union des Maisons Françaises réalisé par l’institut CSA. Ainsi, plus d’un Français sur trois envisage d’acheter ou de faire construire une
maison.
Ce rêve de patrimoine et de cadre de vie reste la priorité de la plupart des familles et
compte tenu de l’évolution du marché, qui a déjà vu les prix des terrains se stabiliser ou baisser, et que le prix des constructions ne baissera pas malgré la crise (compte tenu que les maisons
devront être de plus en plus performantes, particulièrement en terme de performances énergétiques), je reste persuadé que ces familles vont se rendre compte qu’il ne sert plus à rien d’attendre
et que mener à bien un projet reste un pari gagnant. Surtout lorsque cette décision, au delà de l’aspect économique, va décider du bien-être familial !