EXPOSITION KIJNO A LILLE …


Du 28 mai au 27 juin, la Galerie Dorval expose une sélection d’œuvres de ce grand artiste tant apprécié dans notre région. (Une grande rétrospective lui a été consacrée au Musée
des Beaux Arts en 2000 ;  Kijno a aussi réalisé la grande rosace pour la façade ouest de la cathédrale Notre-Dame de la Treille à Lille.)
Picasso disait de lui : « Un peintre de notre équipe mérite une meilleure attention. Souciez-vous de Ladislas Kijno qui ne froisse pas que des papiers. C’est un artiste puissant, un peu fou
peut-être, et trop enclin à philosopher (…) Si vous le voyez, conseillez-lui de se consacrer uniquement à sa folie… »

Pour avoir eu le privilège de parler longtemps avec lui, (il m’a tant encouragé à poursuivre le difficile dessein de La Fondation Demeures du Nord),  et la chance de vivre avec quelques unes
de ses œuvres, je tiens à souligner l’importance de cet artiste dans l’histoire de la Peinture Moderne dont la mémoire saura retenir l’identité très marquée d’une œuvre dense et quasi-inclassable
où se retranscrivent toutes les interrogations, les indignations et les exaltations de ce grand humaniste.

Lors de la première exposition de La Fondation Demeures du Nord que nous avions faite au Palais Rihour (« Collections Particulières »), nous avions exposé une œuvre majeure de Kijno et Philippe
Bouchet, Historien de l’Art avait écrit une notice dans le catalogue de l’exposition à propos de cet artiste:

« Né à Varsovie, Ladislas Kijno arrive en France après une longue émigration de sa
famille qui s’installe définitivement à Nœux-les-Mines en 1925. Elevé dans un environnement musical – son père est premier prix de violon du Conservatoire de Varsovie et enseigne la musique après
son travail dans les mines – il dessine et peint très tôt tout ce qui l’entoure. Au début des années 40, alors qu’il a entrepris de brillantes études de philosophie à l’université de Lille, il
fait ses premières expériences picturales, réalisant des dessins et des gouaches sur les motifs des instruments et des musiciens. Très vite, attiré par les formes ovoïdes, il évolue vers
l’abstraction. Dès 1946, il réalise ses premières recherches sur l’espace sculpto-pictural et sur le froissage, technique qu’il exploitera plus tard et avec laquelle il connaîtra un certain
succès, notamment lors de la présentation de trente grandes toiles froissées présentées au pavillon français de la Biennale de Venise en 1980. Après avoir détruit la totalité de sa production, il
s’installe en 1956 à Antibes où, pendant les deux années de son séjour, il découvre le monde du soleil et reçoit la bénéfique influence d’Alberto Magnelli qui l’encourage dans sa démarche
créatrice. Réussissant à mêler harmonieusement peintures à l’huile et peintures glycérophtaliques avec spray, il travaille à la série des Galets (1957-59) caractérisée, à l’inverse des travaux
des abstraits lyriques, par des compositions structurées dans de belles palettes sobres dont les premières œuvres sont présentées au musée Picasso à Antibes en 1957. Refusant le débat réducteur
abstraction-figuration, Kijno continue ses recherches sérielles en variant formats – petites toiles et grandes surfaces – et techniques – peinture, papier froissé, empreinte, sculpture,
tapisserie, mosaïque – pour élaborer une œuvre dont les enthousiasmes, les interrogations et les convictions se trouvent nourris de son engagement en faveur de l’insertion de l’art dans la
société. C’est cette position de l’artiste qui a été mise en lumière lors de l’exposition rétrospective organisée au palais des Beaux-Arts de Lille de mai à octobre 2000. »

Régis et Caroline Dorval qui exposent donc ses œuvres sont très proches de Kijno, et lui vouent une magnifique fidélité. La connaissance qu’ils ont de son oeuvre leurs permettent de présenter à
chacune des expositions qu’ils lui consacrent une sélection de tableaux majeurs qui expriment parfaitement l’importance de cet artiste contemporain.

KIJNO « Oeuvres choisies »
Du 28 mai au 27 juin 2009
Galerie Dorval
27 Boulevard de la Liberté Lille
03.20.54.90.05

 

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