Le drame qui vient de toucher Haïti me fait penser combien il faut relativiser sur le thème de la crise économique qui s’estompe peu à peu, et dont les médias se
sont délectés…
Nous avons la chance de vivre dans un pays riche et à partir du moment où cette crise a -pour un moment seulement- réduit notre patrimoine boursier, ponctuellement fait baisser les valeurs
immobilières sur le marché de l’ancien, diminué certains bénéfices et mis en danger la stabilité de nos emplois, nous avons paniqué !
Pourtant, on est bien loin de la misère qui sévissait déjà dans cette île des caraïbes, misère que certains semblent découvrir aujourd’hui. Il faut savoir que 80% des Haïtiens vivent dans la
pauvreté avec un revenu journalier inférieur à 2,5 Dollars !
Il a fallu ce tremblement de terre pour en prendre conscience et se dire que nous avons la chance, malgré nos difficultés quotidiennes, de vivre où nous vivons, de manger chaque jour, et de
profiter de tous les avantages que nous procure un pays civilisé comme le notre, tant au niveau du confort que de la protection sociale. Il ne s’agit pas d’avoir honte, mais la gêne par la
comparaison est un sentiment qui me paraît cohérent et sain…
Ici pour atteindre une pauvreté aussi cruelle que celle d’un Haïtien c’est quasi impossible ! Même les plus démunis peuvent bénéficier d’aides et de soutien au travers de l’Etat et de diverses
associations, chose que l’on n’imagine même pas sur cette île paradoxalement paradisiaque…
Si cette République découvre aujourd’hui tant de victimes après ce séisme, c’est justement parce que celui-ci touche un pays très pauvre : le manque de moyen pour se loger, des baraquements
réalisés à la va-vite, des constructions majoritairement construites sans protections antisismiques alors même que l’on sait combien cette partie du monde est particulièrement exposée à ce risque
majeur !
Aujourd’hui, la solidarité internationale va se mobiliser, dépenser des millions de dollars afin de tenter de « penser les plaies ». Je me dis qu’encore une fois cet effort financier aurait du
être réalisé avant en mettant en place une éducation et une aide qui permettent justement à ces pauvres gens de mieux se protéger contre ces agressions naturelles, apprendre à mieux
produire, apprendre à vivre mieux de son travail et optimiser l’exploitation des ressources de cette île…
Comme l’a souvent affirmé le biologiste-généticien Albert Jacquard qui s’est rendu célèbre par son combat contre les préjugés raciaux, c’est en allant éduquer sur place les pays sous-développés
qu’on leur permettra de mieux vivre et de manière plus autonome, et ainsi, on évitera un chaos qui coûterait alors « 1000 fois plus cher » aux pays riches ! Lui qui a dit : « Désormais la
solidarité la plus nécessaire est celle de l’ensemble des habitants de la Terre. »
Je suis d’accord depuis longtemps avec ce concept d’aide et de construction par l’éducation faite sur place qui engendrerait une meilleure autonomie et surtout une économie plus saine : celle qui
fera que tous ces pauvres gens ne tenteront pas de fuir leur pays pour des pays développés comme le nôtre afin de trouver une meilleure solution qui malheureusement se matérialise finalement et
majoritairement par la mendicité…
Bien sûr le problème est bien plus complexe qu’il ne paraît ici lorsque se mêlent des obstacles politiques qui vont jusqu’à la dictature et la barbarie. Cette île n’a t’elle pas été dirigée
longtemps par un triste dictateur ? A tout malheur il y a une cause profonde…
En écrivant ces quelques réflexions, je me rends compte que j’étends celles-ci à la
géopolitique : tant pis ! Je me sens autant peiné que scandalisé par ce drame…
Et chacun d’entre nous, au delà des prières qu’il fera où ne fera pas, doit prendre conscience à chaque difficulté, que nos « soucis » sont bien moins graves par rapport à d’autres drames qui
démontrent avec gravité que toute dignité humaine peut être parfois exclue ! (Comment imaginer avoir cette légitimité de pouvoir mourir avec dignité quand déjà on ne nous a pas permis de vivre
dignement ?..)
Je me suis éloigné dans ce texte des sujets dont je traite habituellement. Tant pis et disons que celui-ci est un « billet d’humeur » que ce blog me donne la chance de diffuser.
Parfois j’ai envie de me lever, de crier très fort, crier avec ses victimes innocentes, de me révolter devant tant de misère.
Crier avec eux : comme un cri de désespoir… et d’impuissance !
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