Nous avons depuis longtemps réfléchi à la possibilité de développer une gamme en ossature bois en parallèle à notre gamme traditionnelle! Nous avons très vite
renoncé à cette forme de construction qui n’aurait rien amené de plus à notre savoir-faire…
Déjà, il y a 25/30 ans, quelques sociétés proposaient ce type de maison. Elles ont toutes vite disparues dans la
région.
Aujourd’hui quelques sociétés naissent à nouveau pour proposer ces ossatures bois comme solution à la demande
grandissante de performances thermique. Comme une mode qui revient… Pourtant…
5 RAISONS POUR QUE DEMEURES DU NORD SE REFUSE A CONSTRUIRE AUSSI DES OSSATURES BOIS !
1/ Très prochainement, toutes les maisons construites devront
bénéficier de la réglementation thermique 2012 (RT2012). Equivalente à la performance d’une maison en BBC (bâtiment basse consommation), celle-ci atteindra des records d’isolation et
réduira les besoins futurs en énergie. On parlera plus de déperdition, d’étanchéité à l’air, d’inertie, et bien sûr d’écologie.
Je rappelle que ces énormes efforts contribuent à atteindre les objectifs de 2050 : réduire les émissions de gaz
à effet de serre par 4.
Déjà, nos premières maisons sorties avec le label BBC ont été complimentées en atteignant déjà les objectifs de
2013 ! Les expériences de tests de perméabilités déjà évoqués sur notre blog du 27 janvier 2010 en ont prouvé nos performances
!
Alors pourquoi user d’autres matériaux comme le bois, d’autres méthodes, alors que nos constructions en
traditionnel, améliorées par notre savoir-faire, atteignent déjà les plus hautes performances énergétiques ?
2/ Sur un plan économique c’est évident : les études que
nous avons observées prouvent très clairement que pour obtenir des résultats énergétiques équivalents à ceux d’une maison traditionnelle, une maison en ossature bois coûtera sensiblement
plus cher que la maison traditionnelle. Alors ..?
Il est vrai qu’une maison en ossature bois bénéficie d’un délai de chantier manifestement plus court que pour
une maison traditionnelle. Ces quelques mois gagnés justifient-ils autant d’argent de différence entre les 2 méthodes de construction ?
3/ Tous les spécialistes le diront : le gros défaut d’une
maison en ossature bois, c’est son absence d’inertie thermique.
Cela peut paraître paradoxal :
• En hiver, les apports solaires de la journée ne seront pas conservés longtemps, la chaleur émise par le
système de chauffage devra être importante et continue pour que la maison ne se refroidisse pas pendant la nuit.
• En été, la maison risque de surchauffer pendant la journée.
Le bois ne peut donc se contenter de sa propre performance. Il devra faire appel à des apports «
artificiels » souvent coûteux pour tenter de diminuer ce défaut très désagréable en toutes saisons.
4/ C’est très clair : la souplesse proposée par la structure
d’une maison traditionnelle permet
d’imaginer, de dessiner et de construire toutes les formes d’architecture et organigrammes possibles.
Les contraintes structurelles des maisons en ossatures bois, sans rentrer dans un débat technique, sont bien
éloignées de cette souplesse et de ces immenses possibilités !
Le moindre emplacement d’une simple prise de courant ne pourra se faire selon volonté mais dépendra toujours des
éléments structurels.
5/ Ici, ce cinquième point est sans doute plus issu d’un sentiment
personnel. J’aime la modernité dans la construction. Tout ce qu’a déjà présenté Demeures du Nord depuis 20 ans l’a prouvé. Toutefois, je n’imagine pas une construction moderne qui ne soit
pas construite de manière traditionnelle et régionale. Les formes évoluent mais les matières régionales doivent pouvoir être conservées. La brique, le parpaing, la terre cuite, ce sont tous des
éléments employés depuis des siècles pour résister à un climat du nord très humide et rude en présentant de grandes ruptures entre nos différents climats.
Comment vont résister les “maisons bois” à la suite des nombreux orages et vents violents qui passent chaque
année sur notre région?… Comment en éviter les fissurations?
Le bois, c’est donc bien une certitude personnelle, je l’imagine mieux en montagne ou dans des pays scandinaves…
Le bois est sensible aux changements de température mais surtout aux variations de taux d’humidité…
Chaque pays, chaque région a ses spécificités, ses traditions : ce n’est pas pour rien… Nous n’avons
d’ailleurs pas de véritable expérience sur la bonne pérennité de ces types de constructions dans notre région: j’y vois donc une certaine incertitude donc peut-être un danger…
Des 3 petits cochons j’ai une petite préférence pour le troisième..!
PS : j’ai voulu passer volontairement sur des défauts qui sont
souvent générés par un manque de connaissance technique et par une pénurie logique de spécialistes du bois dans notre région.
Certains nouveaux constructeurs ignorent trop que les traitements de ces bois et leur technique de
construction nécessitentt une longue expérience et une grande connaissance des difficultés engendrées par ce type de mise en œuvre .
…Constructeurs qui parfois pensent avoir découvert, sous prétexte d’une « mode écologique», la « poule aux œufs
d’or ! »
.